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Journaliste Figaro |
À la recherche d'un footballeur à associer avec Cristiano Ronaldo, le Real Madrid a dû payer le prix fort pour acheter le Gallois Gareth Bale. Un joli coup médiatique qui répond à l'achat du Brésilien Neymar pour 50 millions par son rival, le FC Barcelone.
«C'est dans notre ADN de nous payer les plus grandes stars». Après Zidane (acheté 75 millions d'euros en 2001) et Cristiano Ronaldo (94 millions en 2009), les supporters du Real Madrid tirent une certaine fierté de collectionner les transferts records. Mais Gareth Bale peut-il vraiment être considéré comme une star? La réponse est non, à en croire son palmarès actuel. Son talent est réel mais il n'a remporté ni la Ligue des champions avec son club, ni la Coupe du monde ou l'Euro avec sa sélection. Et pourtant, le club madrilène s'apprête à dépenser environ 100 millions d'euros pour le Gallois de Tottenham âgé de 24 ans, soit environ le quart de son chiffre d'affaires annuel.
Mais alors, pourquoi dépenser un tel moment pour Gareth Bale? Avec l'achat de ce joueur, le Real Madrid réaliserait un joli coup médiatique, deux mois après que son éternel rival espagnol, le FC Barcelone, a déboursé «seulement» 50 millions d'euros pour la pépite brésilienne Neymar que l'on annonce déjà comme le «nouveau Messi» et qui, à 21 ans, est déjà le quatrième footballeur le mieux payé au monde avec environ 22 millions de revenus (salaires et contrats publicitaires).
«Dans ce marché des transferts où le PSG, Monaco et même le FC Barcelone, ont dépensé des millions pour s'offrir les plus grands footballeurs, le Real Madrid ne pouvait pas rester les bras croisés», avance Vincent Chaudel, expert au sein du cabinet Kurt Salmon. Ensuite, les dirigeants madrilènes recherchaient un joueur de couloir qui sont de plus en plus rares et donc chers». Autre explication: le président de Tottenham, David Lévy, est un fin négociateur. Lorsqu'il a appris l'intérêt du club le plus riche du monde pour son joueur, il s'est mis en tête de réaliser ce transfert historique et de frapper un grand coup sur le marché anglais. D'où ce montant de 100 millions qui, au passage, a obligé le Real Madrid à augmenter sensiblement le salaire de Cristiano Ronaldo pour ménager la susceptibilité du Portugais, qui n'est donc plus le plus gros transfert de l'histoire de football.
Club le plus endetté d'Espagne (590 millions d'euros), le Real Madrid envisage de payer ce transfert en cinq fois avec un premier versement de 25 millions d'euros, soit un peu plus de 6% de son chiffre d'affaires annuel. Les dirigeants madrilènes auront tout de même du mal à rentabiliser ces 100 millions, même en vente de maillots. Selon une étude de l'agence Repucom, Gareth Bale n'arrivait qu'en troisième position des footballeurs les plus appréciés par les spectateurs anglais. Surtout, le Gallois ne figurait même pas dans le top dix des joueurs du championnat britannique qui font vendre le plus de maillots. «Gareth Bale est avant tout un pari sportif, déclare Gilles Dumas, co-directeur de l'agence Sportlab, spécialisée dans le sponsoring sportif. Le Real Madrid croit fermement en son potentiel et va plus miser sur sa capacité à être décisif sur le terrain qu'en dehors. Son profil anglais, jeune, sérieux, au physique avantageux peut toutefois intéresser les sponsors». Pour Vincent Chaudel, «un sportif devient une icône lorsque ses contrats sponsoring pèsent plus lourd que son salaire». S'il n'est pas le meilleur joueur du monde, il est désormais l'un des plus chers. Un paradoxe qui ne manquera pas de faire parler dans une Espagne en grande difficulté financière.
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